JEAN, se penche pour saisir l’argent et voit Pantagruel.
Pouah !
PANURGE.
Mon ami.
JEAN.
Non !
PANTAGRUEL se montre et serre la main de Panurge.
Bien, Panurge, très-bien ; mais tes offres sont vaines : Jean méprise ce vil métal au point de n’y vouloir toucher, et toi, le possédant sans en être possédé, tu l’éparpillés sur ton chemin. À des points de vue opposés, vous êtes tous les deux de grands philosophes ! (Il serre Panurge dans ses bras). Et toi, Jean, n’embrasseras-tu point Panurge pour son action ? (Panurge ouvre les bras, Jean s’y précipite avec rage.) Touchant spectacle !
JEAN reçoit dans le dos des coups de poing inaperçus de Pantagruel.
Ouf !
PANTAGRUEL, à lui-même…
Cet homme parle peu, mais il sent vivement. ........................... ...........................
Toutefois, la vengeance de Jean arrive à grands pas. Des gardes veulent mettre la main sur le brillant costume de Panurge. Pantagruel s’y oppose ; mais lorsqu’il voit qu’un vol nécessite cette mesure, et que son récent ami ne s’indigne même pas de l’accusation, il se détourne avec horreur.
PANTAGRUEL, voyant que Panur-ge lève vers lui des mains suppliantes.
Ne m’approchez pas.
PANURGE.
Vous me condamnez donc sans m’entendre.
PANTAGRUEL.
N’êtes-vous point un voleur ?
PANURGE.
Moi, voleur !… je l’ai été, mais je ne le suis plus.
PANTAGRUEL
Plaît-il ?