dû voir à quel point il est sobre de gestes, de paroles et de nourriture ; mais vous ne sauriez imaginer jusqu’où monte son amour du prochain. Je suis souvent obligé de retenir son zèle pour ne pas coucher sur la paille...........................
Éloge de Jean, gestes d’incrédulité de Panurge. — Il va s’habiller pour se mettre d’accord avec sa nouvelle fortune.
Pendant ce temps, Jean machine sa ruine, et il fournit à l’exempt, qui cherche partout son voleur de comestibles, des indications assez précises. L’exempt va quérir main-forte, et Jean, assuré que son rival ne lui échappera pas, monte à un lyrisme joyeux, chantant et laconique.
Qui trop étreint, s’abuse
Étrangement !
Je conçois qu’on s’amuse
Stoïquement !
Le joueur téméraire
Se risque et perd.
Gardons le nécessaire :
Vivre et couvert !
Bois, cours, bouscule, brise,
Fameux noceur !
Le vrai sage se grise
Avec douceur !
(l boit.)
Cette mélodie est troublée par mademoiselle Paquette. On s’aperçoit alors que le grand philosophe stoïcien a une maîtresse, et que les bonnes œuvres de Pantagruel prennent un chemin assez gai. — Chut ! voici Panurge. Il, est beau comme un astre, et ses manières sont vraiment d’un gentilhomme. Au seul bruit de son brodequin, Jean disparaît… Panurge a bien juré de ne plus aimer Rosine ; mais le moyen de fuir une jolie femme lorsqu’on a provision d’esprit, de tournure et d’argent. Il se permet une foule de galanteries repousséesr d’abord. Alors nous avons recours àr la musique ; c’est un moyen infaillible de vaincre les âmes sensibles.