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AHASVÉRUS[1]


Un soir, comme la nuit s’abattait sur la terre,
Un vieillard s’avança, triste, au pied du Calvaire,
En gravit les âpres chemins ;
Puis, quand il eut du mont gravi les pics arides,
Il leva lentement un front couvert de rides
Et vers le ciel tendit ses mains :

« Oh Dieu ! s’écria-t-il, si ta vengeance est lasse,
Interromps-en le cours dans cette même place
Où pour l’homme coula ton sang ;
Ta justice a puni, que la pitié commence !
Il est beau que sur moi s’arrête ta clémence
Aux lieux d’où le pardon descend !

  1. Publiée dans Le Colibri du 18 septembre 1836.