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momentanément aux préoccupations qui, jusqu’alors, les avaient divisés en quatre groupes hostiles les uns contre les autres. Cette tendance se révélait même dans les entretiens privés de ceux que leurs précédents avaient liés à la souveraineté élective, c’est-à -dire au gouvernement qui était alors imposé à la France par la force des choses. Chez la majorité de ces hommes, il n’existait aucune idée préconçue en faveur de la tradition ou de la nouveauté : pour eux, il s’agissait surtout de chercher, dans le présent comme dans le passé, les éléments de la réforme qui guérirait les maux de la patrie. Chacun était d’ailleurs placé sous l’influence de débats pacifiques, quoique contradictoires ; et tous s’acheminaient ainsi vers un régime nouveau, où le pouvoir appartiendrait aux plus sages et aux plus modérés. J’ai dit dans ce livre comment cette union bienfaisante a été rompue par l’acte de violence qui a ramené l’empire (VI, § II), et comment l’Empereur, malgré ses convictions personnelles, a échoue dans les efforts qu’il a faits pour restaurer les deux premiers principes de la Constitution essentielle (Document annexé, § 3). Au moment où les classes dirigeantes découragées me demandent de nouveau les conseils qu’elles n’ont pas suivis