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titution des fiançailles, qui sont célébrées longtemps avant le mariage. Les deux fiancés sont dès lors en contact journalier. Ils se concertent pour compléter le futur établissement par leur propre travail, avec l’assistance des parents et des amis. Ils abrègent ainsi, autant qu’il dépend d’eux, le délai opposé par la tradition à la célébration du mariage.

Quand la famille est solidement établie sur le sol, grâce à la possession du foyer domestique ; quand les époux offrent des conditions de paix intérieure garanties par l’affection réciproque, par le travail qui procure le pain quotidien, par les sentiments qui assurent la pratique de la loi morale, il reste encore à transmettre cet état de bien-être aux générations suivantes. Sous le régime de la Constitution essentielle, ce résultat est obtenu par un ensemble, d’habitudes qui se rattachent à deux groupes principaux.

La fécondité du mariage est un trait commun à toutes les familles stables. Les traditions de la race enseignent que les enfants issus du même sang ont des aptitudes et des qualifiés fort différentes. Les garanties d’un heureux avenir se fortifient donc pour la famille, à mesure que s’accroît le nombre des enfants : dans ce cas en effet, les parents voient augmenter l’espoir de choisir un jour un héritier digne de sa mission. C’est ce motif qui fait redouter aux familles la