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procurent à plusieurs sociétés contemporaines les récentes découvertes des sciences physiques, ne voient plus dans cette tradition qu’un fait momentané. Ils continuent toutefois à affirmer la nécessité de la loi morale ; mais ils réduisent cette loi aux six derniers commandements du Décalogue et, en conséquence, voient exclusivement dans le pouvoir de l’État le principe de la souveraineté, Ils concluent donc que les sociétés prospéreront dans revenir, sans le concours de Dieu et de l’autorité paternelle.

Cette conclusion est aujourd’hui en Europe la principale cause de discorde. L’École de la paix en démontre l’erreur et le danger. Sans doute la nature divine, étant de l’ordre immatériel, ne peut être constatée par la méthode d’observation propre aux sciences physiques ; mais l’efficacité de la part faite à Dieu dans les affaires humaines reste démontrée par tous les faits de l’histoire, et elle s’explique clairement par les défaillances de l’homme. Notre École reconnaît, à la vérité, que l’utilité de la religion a été souvent compromise dans le passé par la défaillance de ses ministres ; mais elle l’a été plus encore par la corruption des ministres de la souveraineté et des agents préposés au contrôle des affaires de l’État.

Dans cette situation, l’École conclut à la conservation du régime traditionnel de l’humanité. Toutefois elle réunit, dès à présent, en un corps