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qui obligeaient également les deux parties, et par les autres pratiques essentielles à la Coutume


    et il paraît qu’au XVIIe siècle elle régissait encore plus de cinq cents communes. (Voir la Loy de Beaumont, coup d’œil sur les libertés et les institutions du moyen âge. Reims, 1864 ; 1 vol. in-8o.)

    Parmi les ouvrages qui décrivent le mieux les institutions du moyen âge, et qui démontrent que les communes urbaines jouissaient à cette époque d’une indépendance que celles de notre temps pourraient envier, je signale à ceux qui désirent s’instruire en ces matières l’Histoire de la commune de Montpellier (Hérault), par M. Germain. — Je citerai encore une excellente monographie dans laquelle M. L. Charles décrit les admirables institutions dont jouissaient, au moyen âge, les bourgeois de la Ferté-Bernard (Sarthe). Cette description nous montre une très-petite ville tenant à honneur de fonder, avec ses seules ressources, une magnifique église, des établissements d’instruction et d’autres œuvres qu’elle n’a pu même entretenir depuis lors, sous le prétendu régime de protection imposé par l’État. M. Charles nous apprend en même temps que les libertés, source de cette initiative, prirent fin sous le gouvernement tyrannique de Louis XIV. Comme M. A. Thierry qui a inspiré ses travaux, M. Charles déclare que, en ce qui concerne l’histoire nationale, il faut renouveler à fond l’opinion publique. « Pendant longtemps, » dit-il, « on n’a dévoilé que des infirmités dans notre vieille histoire ; il est temps d’y rechercher « les faits qui l’honorent. » (De l’Administration d’une grande communauté d’habitants du Maine. Le Mans, 1862 ; une brochure in-8o.)

    « À part quelques faits isolés, nous avons vainement cherché, dans la Normandie, les traces de cet antagonisme qui, suivant des auteurs modernes, régnait entre les différentes classes de la société du moyen âge. Les rapports des seigneurs avec leurs hommes n’y sont point entachés de ce caractère de violence et d’arbitraire avec lequel on se plaît trop souvent à les décrire. De bonne heure, les paysans, sont rendus à la liberté ; dès le onzième siècle, le servage a disparu de nos campagnes. À partir de cette époque, il subsiste bien encore quelques redevances et quelques services personnels ; mais le plus grand nombre est attaché à la jouissance de la terre. Dans tous les