germes de réforme au milieu de la corruption gallo-romaine. Dès le iiie siècle, l’apostolat des Gaules était commencé, grâce au dévouement de sept évêques[1]. Un siècle plus tard[2], l’œuvre avait produit de grands résultats ; et, vers la fin du ve siècle, au moment où l’empire se dissolvait, elle avait posé, par l’institution régulière des évêchés, les premiers fondements de la réorganisation du pays. Grâce à l’ascendant moral qu’ils avaient acquis, les évêques[3] dominèrent promptement les races germaines, qui envahissaient la Gaule de toutes parts. En cela ils accomplirent une des plus utiles conquêtes dont l’histoire ait gardé le souvenir ; car les barbares du Rhin, corrompus depuis longtemps par le contact des Romains, n’avaient pas conservé toutes
- ↑ Saint Trophime d’Arles, saint Paul de Narbonne, saint Saturnin de Toulouse, saint Austremoine de Clermont-Ferrand, saint Martial de Limoges, saint Gatien de Tours, saint Denys de Paris. À une époque où les peuples se révoltent contre la loi divine, où l’œuvre presque entière de ces grands hommes est à recommencer (§ 17), les Français ne sauraient trop honorer leur courage et s’inspirer de leurs exemples. Les ravages des sceptiques (§ 17) ne sont pas moins difficiles à réparer que ceux des barbares.
- ↑ Aux temps de saint Martin de Tours (316-400) et de saint Hilaire de Poitiers (300-367).
- ↑ Ce rôle tutélaire, rempli par saint Loup de Troyes (400-478) et par saint Remi de Reims (439-533) envers les premiers rois franks, fut continué envers leurs successeurs par saint Germain de Paris (496-576), saint Grégoire de Tours (589-596) et les évêques contemporains. Augustin Thierry, dans ses Récits des temps mérovingiens, reproduit souvent ce détail des mœurs du temps.