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conserva jusqu’à la fin du ive siècle sans altération sérieuse. Ces trois siècles formèrent la grande époque de la Gaule. Ce fut alors que les races gauloises balancèrent la fortune de Rome, firent trembler les peuples de la Grèce et débordèrent, en quelque sorte, sur l’Europe méridionale, depuis l’Atlantique jusqu’au Pont-Euxin.

§ 13

2e PÉRIODE (300 AV. J.-C. — 496 AP. J.-C.) :
LA DÉCADENCE DES GAULES, SOUS LA DOMINATION DES CITÉS
ET LA CENTRALISATION DES ROMAINS.

Cette prospérité, en créant la puissance et la richesse, fit naître les passions et les vices qui suscitent habituellement la décadence. L’oubli de Dieu, l’orgueil et tous les maux qui en dérivent, se développèrent alors rapidement chez un peuple impressionnable, qui avait dû ses succès à la valeur des individus plutôt qu’à l’organisation de la société ; qui n’avait pas réussi à constituer la propriété libre et individuelle ; qui enfin, voulant dominer les autres peuples, n’avait pu asseoir chez lui le principe d’autorité, ni dans la famille, ni dans le clan, ni dans la nation.

Les familles enrichies par l’industrie manufacturière, l’exploitation des mines et le commerce, prirent peu à peu l’influence qui avait appartenu jusque-là aux familles illustrées par