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sur le territoire des Gaules, s’y trouvaient, aux temps historiques, partagées en un grand nombre de clans ou de tribus. Plusieurs de celles-ci étaient profondément divisées par les mœurs et les traditions[1]. La plupart, au contraire, étaient unies par la communauté d’origine. Quelques-unes, tout en gardant leur individualité et leur indépendance, constituaient des confédérations fondées sur des institutions positives.

Les premiers immigrants s’adonnèrent surtout à la chasse, c’est-à-dire à la première industrie qu’exercent les races nomades, arrivant au milieu des forêts où abondent les grands animaux sauvages. Obligés de lutter sans cesse pour se procurer leur subsistance et pour défendre le gibier contre les incursions des peuplades contiguës, les premiers Gaulois se rapprochaient, par l’ensemble de leurs habitudes, des Indiens chasseurs qu’on peut encore observer de nos jours, aux mêmes latitudes, dans les forêts de l’Amérique du Nord. Elles se distinguaient surtout par leurs fermes croyances en Dieu et en la vie future, par le mépris des souffrances physiques et de la mort, par la barbarie de leurs

  1. Ainsi les Euskes établis sur les deux versants des Pyrénées occidentales différaient des races gauloises établies au nord de la Garonne, autant que les Basques (qui conservent leur ancien nom, dans leur propre langue dite Euscara) diffèrent aujourd’hui des Français.