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des[1] et les agriculteurs à domaines agglomérés[2] échappent à ces alternances de corruption et de réforme. Seuls ils conservent cette solide prospérité qui se révèle non par la richesse, l’éclat et la puissance, mais par le travail, la frugalité et la vertu.

L’histoire, parvenue à la hauteur de sa mission, devrait surtout signaler les causes qui portent les peuples au bien ou au mal, à la prospérité ou à la décadence. Les vrais historiens de notre temps commencent à mettre ces causes en lumière : et l’on entrevoit l’ensemble des monuments qu’ils élèvent ainsi pour les localités, les provinces et les nations. Chaque œuvre, lorsqu’elle sera achevée, comprendra quatre parties : une galerie des objets produits par le travail de l’homme depuis les temps les plus reculés[3] ; une bibliothèque de tous les docu-

  1. Les plus beaux types se conservent de nos jours au midi de l’Altaï. Le lecteur qui ne pourra les visiter consultera avec fruit les descriptions de la haute Asie, et spécialement le Voyage en Tartarie de M. l’abbé Huc.
  2. Parmi les types les plus recommandables de l’Europe, on peut citer : en France, les paysans du Lavedan et du Labourd (les Ouvriers des deux Mondes, t. Ier, p. 107 et 161) ; les agriculteurs de la Biscaye (Bulletin de la Société d’économie sociale, t. II, p.269) et des petits cantons suisses (§65, n. 2) ; les paysans du Lunebourg hanovrien (Bulletin de la Société d’économie sociale, t. II, p. 518) ; les agriculteurs de la Turquie d’Europe, au sud des Balkans (les Ouvriers européens, p. 104).
  3. Une galerie ayant pour objet l’Histoire du travail a excité l’attention publique à l’Exposition universelle de 1867. Elle a offert un pre-