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prix, et aux ouvriers une complète sécurité d’existence[1].

Dans les contrées manufacturières confinant à l’Atlantique, les causes générales, liées à la nature des lieux, agissent pour la plupart dans un sens opposé. Le climat, plus méridional, se prête moins à la conservation des bonnes mœurs. Le sol, complètement approprié à la culture, n’offre aux populations non propriétaires ni moyens de subsistance, ni facilités d’établissement. Les mines de fer et de houille (§ 29), répandues avec profusion dans le sol, assurent à l’industrie manufacturière des moyens d’action presque illimités, en ce qui touche le matériel, la chaleur et la force motrice[2]. L’Océan fournit des communications faciles et économiques pour importer les matières premières produites dans toutes les contrées maritimes, et pour exporter, en retour, les produits manufacturés. Enfin, la richesse, qui se développe rapidement dans des conditions si favorables au travail, exerce son action délétère sur les classes dirigeantes. Sous cette influence, les gouvernants et les clercs sont particulièrement enclins à oublier leur devoir, et en situation de corrompre le corps social[3]. Les mœurs et les institutions, quoique supérieures

  1. Les Ouvriers européens, X, XII, XIII, XIV.
  2. La Réforme sociale, t. II, p. 125 et 397.
  3. Ibidem, t. II, p. 170, 192, 194 et 196.