Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.

morales émanant des luttes salutaires de l’homme contre la nature ; chez les Scandinaves sédentaires, l’alliance de l’industrie manufacturière, de l’exploitation des forêts et de l’agriculture, la conciliation du patronage seigneurial et de la liberté individuelle, la permanence des engagements volontaires (§ 20) dans les ateliers de travail[1] ; en Russie, les engagements forcés réciproques entre les patrons et les ouvriers, le partage périodique de la terre arable[2], la triple protection[3] assurée aux individus par la famille patriarcale, l’organisation communale et le patronage seigneurial[4] ; en Turquie, les engagements demi-forcés, admirablement tempérés, en présence de deux religions rivales, par les habitudes de patronage, de tolérance et d’égalité[5] ; en Hongrie, l’organisation féodale, conservant un excellent régime de propriété et une race de paysans pourvus de la quantité de terre qui suffit au bien-être d’une famille[6] ; enfin, dans les forêts, les mines et les usines domaniales de la Hongrie, de la Carinthie, de la Carniole et du Hanovre, un antique régime de patronage assurant aux établissements la main-d’œuvre à bas

  1. Les Ouvriers européens, VI, VII. — Voir aussi, pour la définition des systèmes d’engagement, dans les diverses Organisations sociales, le Tableau inséré dans cet ouvrage, p. 16 et 17 (O).
  2. Les Ouvriers européens, II, § 6 ; Appendice, p. 284.
  3. La Réforme sociale, t. II, p. 407.
  4. Les Ouvriers européens, II à V (O).
  5. Ibidem, VIII.
  6. Ibidem, IX.