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« Il est trop évident que le père ne doit pas sa fortune à ses fils ; il leur doit l’éducation et les moyens d’existence. Quiconque appelle un enfant à la vie s’engage implicitement à l’élever et à le mettre en état de se soutenir par le travail. Mais c’est tout, et la raison ne décidera jamais qu’un homme riche à quatre millions, et père de quatre enfants, soit débiteur de 750, 000 francs envers le polisson qui lui a fait des actes respectueux pour épouser la cuisinière. » (Le Progrès ; 1 vol. in-8o, 1864, p. 295.)

13. Opinion de M. Legouvé.

« Les enfants, c’est-à-dire ces petits jeunes gens de dix-sept ans, disputant avec leur père, et ne s’inclinant ni devant la vieillesse ni devant la supériorité ; ces petits docteurs de dix-huit ans, tranchant toutes les questions politiques, de métaphysique, de beaux-arts, et athées même au besoin ; ces oisifs de vingt ans, réclamant impérieusement leur part dans le bien paternel pour la satisfaction de leurs goûts ou de leurs passions, et disant nettement à leur père : Tu as bien assez travaillé pour que je ne fasse rien ! » (Les Pères et les Enfants au XIXe siècle, p. 3.)

L’auteur ne conclut pas cependant à la restauration de la liberté testamentaire. Il exprime l’opinion que cette liberté devrait être rétablie pour les biens que le propriétaire a créés par son travail. Dans son système, le régime actuel serait conservé pour les biens reçus en héritage.