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11. Opinion de M. le duc de Persigny.

« … Dans l’ardeur de la lutte, au milieu de toutes ses violences, la révolution, en prenant ses précautions contre les privilèges qu’elle venait de détruire, n’a-t-elle pas exagéré la portée de ses propres doctrines et tourné contre la société nouvelle les armes destinées à combattre l’ancienne ? En enchaînant la liberté du père de famille, en diminuant son autorité par l’intervention si absolue de la loi dans le partage des biens entre les enfants, n’a-t-elle pas dépassé le but qu’elle se proposait ?

« Ce n’est ici ni le lieu ni l’occasion de traiter un sujet qui intéresse si gravement notre état social. Mais il est impossible de ne pas être frappé de la tendance actuelle des esprits à soumettre à un examen nouveau un état de choses qui semblait irrévocablement acquis au domaine de la révolution. La liberté de tester n’est-elle pas, en effet, devenue l’objet d’une attention sérieuse ? N’a-t-on pas vu récemment des jurisconsultes, des publicistes éminents et même une fraction importante du Corps législatif s’émouvoir des conséquences de notre loi sur les successions ? » (Moniteur du 4 septembre 1866.)

12. Opinion de M. E. About.

« Le même individu à qui nous reconnaissons, jusqu’à sa dernière heure, le droit d’aliéner, de dénaturer et même d’anéantir tout son bien, n’est pas libre d’en disposer par testament. Dès qu’il a des en-