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sion, en certains cas, de disposer de tout, il n’est pas de degré que, dans des capricieuses déterminations, n’ait, parcouru chez nous, en quelques années, le régime réglementaire. » (De la Liberté du travail : Paris, 1845, 3 vol. in-8o, t. III, p. 506.)

9. Opinion de M. Troplong.

« Partout, et dans tous les pays civilisés ou non, les désirs exprimés par le père à son moment suprême parlent plus haut aux enfants recueillis que toutes les lois de l’ordre civil.

« Le droit de tester, ce droit d’une volonté mortelle qui dicte des lois au delà de la vie, nous transporte si naturellement aux régions sublimes des sources du droit, que Leibnitz le faisait dériver de l’immortalité de l’âme. Le testament est le triomphe de la liberté dans le droit civil. Le testament, en effet, est entièrement lié au sort de la liberté civile ; il est gêné et contesté quand la liberté civile est mal assise ; il est respecté quand la liberté civile a, dans la société, la place qui lui appartient. La propriété étant la légitime conquête de la liberté de l’homme sur la matière, et le testament étant la plus énergique expression de la liberté du propriétaire, il s’ensuit que, tant est la liberté civile dans un État, tant y est le testament. L’histoire prouve que toutes les fois que la liberté civile est comprimée ou mise en question, la propriété et par conséquent le testament sont sacrifiés à de tyranniques combinaisons… Un peuple n’est pas libre s’il n’a pas le droit de tester, et la