5. Opinion de Curée.
« La discussion se rétablit sur le projet relatif au droit de tester.
« Curée, en combattant le projet, récuse l’autorité de Mirabeau, et nomme son discours contre les testaments un véritable testament ab irato. Le sens rigoureux du principe posé par cet illustre orateur, tendrait à anéantir en totalité le droit de tester.
« Mirabeau a supposé la société remplie de pères injustes ; la nature réclame contre une telle supposition ; l’expérience la contredit, et la loi ne doit pas s’y arrêter.
« On ne conteste pas aux citoyens le droit de disposer de leurs biens, et on voudrait que la paternité fût un titre d’incapacité ! L’abus qui règne en ce moment révolte les affections naturelles : la loi de nivôse qu’on invoque n’est point exécutée, elle est éludée ; le mal est plus grand encore que ne le redoutent les adversaires du projet présenté. Il faut faire cesser un tel ordre de choses ; on n’y parviendra qu’en rappelant la piété filiale, et, pour cela, il faut permettre aux pères de punir l’ingratitude et l’abandon. »
(Tribunat, séance du 2 germinal an VIII ; Moniteur, p. 766.)
6. Opinion de Portalis.
« Il n’est pas question d’examiner ce qui est le plus conforme au droit naturel, mais ce qui est le plus utile à la société. Sous ce point de vue, le droit de disposer est, dans la main du père, non, comme