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aux vrais types que j’ai définis. En ce qui concerne l’organisation de la souveraineté, les premiers régimes qui suivirent la révolution s’écartèrent de toutes les traditions connues, et n’eurent qu’une existence éphémère. Les suivants se sont plus rapprochés des exemples donnés par des peuples stables, et cependant aucun d’eux n’a atteint la durée d’une génération. Ces échecs subis par toutes les formes de souveraineté s’expliquent par une même cause que je développe plus loin (§§ 61 à 71). La révolution a donné à la vie privée (§67) et au gouvernement local (§ 68) une organisation qui viole également les traditions de la vieille France et la pratique actuelle de tous les peuples prospères. Cette organisation est incompatible avec tout ordre social : elle ne saurait donc réussir ni avec le régime de contrainte, ni avec le régime de liberté. Nous avons échoué dans toutes nos tentatives de réforme : car, sous la domination abusive des fonctionnaires et des légistes (§ 54), nous conservons invariablement les seules institutions qu’il faudrait changer[1]. Cependant les incon-

    15 années (1799-1814) ; le règne de Louis-Philippe, 18 années (1830-1848) ; la dictature de 1851 et le second empire, 17 années (1851-1869).

  1. Au moment où j’achève cet ouvrage (octobre 1869), un nouveau changement a été accompli, dans l’organisation de la souveraineté, par le sénatus-consulte du 6-8 septembre 1869. — Après 17 ans de gouvernement personnel, un nouvel entraînement ramène une cinquième alternance de