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entre les divers âges aucune trace d’antagonisme : les jeunes gens comprennent fort bien qu’ils ont tout intérêt à honorer leurs parents et à leur obéir, ne fût-ce que pour éviter d’être plus tard humiliés par leurs propres enfants. Ainsi, en Angleterre, dans les familles jouissant de l’estime publique, les cadets ne sont pas moins attachés que leur père à la liberté testamentaire. Ils savent, à la vérité, que cette liberté s’emploiera, en général, à transmettre le foyer et l’atelier à leur aîné ; mais chacun d’eux vise à créer un établissement avec l’assistance de la maison-souche, et il entend conserver le pouvoir de le transmettre intégralement à ses descendants.

DOCUMENT C

INFLUENCE FUNESTE EXERCÉE SUR LA JEUNESSE RICHE PAR LE DROIT À L’HÉRITAGE.

En France, les vraies Autorités sociales (§5), c’est-à-dire les hommes éminents qui dirigent les travaux du commerce, de l’industrie et de l’agriculture, ne sont guère disposés à sortir du cercle de leurs devoirs journaliers pour enseigner les vérités sociales par des discours et des écrits. Cependant, depuis que la réforme commerciale a mis nos négociants en concurrence plus immédiate avec des rivaux qui jouissent de la liberté testamentaire, on voit naître chez nous des initiatives qu’avait étouffées jusqu’ici une réglementation exagérée. C’est ainsi que, dans une pétition adressée au sénat en 1865, cent trente négociants ou fabricants de Paris et des provinces ont signalé