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la plus mauvaise place à la table de famille. Ils ne lui volent pas la rente qu’ils lui doivent ; mais ils se la font arracher pièce par pièce ; et parfois le père est contraint de faire appel au juge de paix. Enfin, ils ne le réduisent pas à se tuer de désespoir, et ils ne l’appellent pas monsieur vit toujours !… mais ils comptent ses jours et les abrègent en les empoisonnant. » (Les Pères et les Enfants au XIXe siècle.)

DOCUMENT B

OPINION, COMMUNE EN FRANCE, TOUCHANT LA SUPÉRIORITÉ DE LA JEUNESSE SUR LA VIEILLESSE ET L’ÂGE MÛR.

Depuis l’époque de la Terreur on enseigne, sur tous les tons, à la jeunesse que les doctrines professées dans les écoles communiquent à ceux qui les écoutent une science sociale bien supérieure à celle que donne, pendant le cours d’une longue vie, le gouvernement de la vie privée (§ 67) et des intérêts locaux (§ 68). De là une opinion fort commune sur l’infériorité sociale de l’âge mûr et de la vieillesse. Cette opinion a inspiré la plupart des critiques adressées à mon premier ouvrage (O) ; à cette occasion, elle a été résumée dans les termes suivants par un écrivain qui s’est distingué par ses travaux d’économie politique.

« Telle est la rapidité du progrès des connaissances, qu’aux deux tiers de sa carrière le père de famille n’est plus au niveau de ce qu’il faut savoir ; ce n’est pas lui qui enseigne ses enfants, ce sont ses enfants qui refont son éducation ; il représente pour