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est stérile. Une modique rente, souvent le simple droit de vivre et d’habiter sous le même toit que ses enfants investis de leurs lots, voici l’unique salaire que ceux-ci réservent au chef découronné ; souvent même la rente sera mal payée et le salaire contesté. Relégué au dernier rang, l’aïeul recevra bientôt, comme une aumône, le pain de ses derniers jours. Que de larges affronts lui feront trop souvent sentir qu’il est un hôte incommode à un foyer qui n’est plus le sien ! que de dédains lui diront qu’il est de trop sur une terre que ses sueurs ne fécondent plus ! Et quand le décès libère d’une dette ou investit d’un droit, que d’enfants l’accueillent, non comme un deuil qu’on redoute, mais comme un bénéfice qui se faisait trop attendre !» (Discours de rentrée à la cour impériale de Douai, en 1865.)

2. Tableau tracé par M. Bonjean, président à la Cour de Cassation.

« Quand les pères et mères ne veulent plus se livrer aux pénibles travaux des champs, ils distribuent leurs biens entre leurs enfants, en se réservant une rente viagère, ou même souvent sous la condition d’être nourris, logés et entretenus par leurs enfants. Qu’arrive-t-il souvent ? j’ai honte de le dire, il arrive trop souvent ceci : dans les premiers temps, tout va à merveille ; la rente est servie exactement ; le donateur est entouré de soins ; mais peu à peu le souvenir du bienfait s’affaiblit ; les charges seules apparaissent, les rentes ou prestations en nature ne sont plus acquittées, que de mauvaise grâce ; trop souvent on