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les plus éminents, frappés de la contradiction qui existe entre les documents authentiques du passé et nos présentes convictions, déclarent que celles-ci doivent être renouvelées à fond (§ 10). Cette même opinion est journellement exprimée à l’étranger par les écrivains qui ont conquis, en Europe, l’ascendant dont les écrivains français avaient joui depuis le XVIIe siècle jusqu’à la révolution (§ 16). Une foule de désordres physiques et moraux ont été la conséquence de ces erreurs ; et ils se manifestent surtout, dans les ateliers de travail, par l’antagonisme des patrons et des ouvriers. Ils ont créé un état général de malaise, sans amener les moyens de guérison. En effet, quand la paix publique règne, les gouvernants n’osent point affronter les opinions dominantes pour appliquer les vrais remèdes ; puis, quand la persistance du mal déconsidère les gouvernants et ramène une révolution, celle-ci désorganise momentanément la société, et rend stériles les vérités qui ne fructifient que dans la paix. Depuis quatre-vingts ans, la France reste dans ce cercle vicieux ; et cependant une foule de symptômes peuvent donner l’espoir d’une prochaine réforme (§ 18).

Le plus évident de ces symptômes est l’existence d’une multitude de localités où les ateliers et les familles ont conservé, ou même créé