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thodes de l’agriculture, de l’industrie et du commerce, de creuser les ports, de créer et d’entretenir les voies de communication, d’encourager les arts libéraux, et d’enseigner les connaissances humaines à toutes les classes de la société. Mais ces prétentions ne sont nullement justifiées par le résultat : elles détruisent, en effet, dans ces diverses branches d’activité, les initiatives privées, qui sont la principale garantie du bien-être et de l’indépendance des citoyens. Sous les régimes de liberté (§ 8), les peuples suivent le système opposé. Selon leur opinion, la liberté politique n’est solidement établie que si les particuliers interviennent avec succès dans le gouvernement central de l’État. Or l’expérience leur apprend que cette intervention serait vaine et dangereuse si les citoyens n’étaient pas en pleine possession des libertés civiles, c’est-à-dire s’ils n’étaient pas habitués à diriger de longue main, sans le concours de l’État, les affaires de leur famille, de leur atelier et de leur paroisse (§ 67), comme celles de leur localité (§ 68). Dans cette disposition des esprits, l’action de l’État sur les services de l’intérieur se réduit à des termes fort simples. Elle se borne à nommer les hauts fonctionnaires qui représentent le souverain dans les provinces, et les principaux agents qui sont plus spécialement chargés de maintenir la paix publique ; à