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vement acquise aux régions du continent américain où, depuis la fin du dernier siècle, la force reste subordonnée à la justice. Si, comme des faits récents donnent lieu de le craindre (§ 60), les sages traditions de Washington devaient se perdre aux États-Unis, à mesure que se développent la richesse et la puissance, l’humanité ne resterait pas pour cela sans modèles. La véritable organisation de la force publique se retrouverait encore, au nord du même continent, dans la grande confédération qui vient de se créer sous la suzeraineté britannique (§ 70).

Le service de l’administration intérieure prend une complication extrême sous les régimes de contrainte (§ 8), où l’État se charge de faire le bonheur des citoyens dans le gouvernement local et même dans la vie privée. Alors on voit se former des départements ministériels qui se donnent la mission de perfectionner les mé-

    fié, l’aimaient et lui obéissaient tant que je les vis venir plaider pardevant le roi. » (Joinville, Histoire de saint Louis, CXXXVIII.) Les Français me semblent être encore aujourd’hui le peuple le plus enclin à comprendre cette généreuse doctrine (§ 18) ; mais les passions propagées par Louis XIV et la Terreur permettront-elles à nos souverains d’en prendre l’initiative ? M. D. Urquhart, quoique protestant, vient d’émettre l’espoir que cette haute mission de paix pourrait être remplie par le Pape et le concile de Rome (n. 36) : plaise à Dieu que les préoccupations actuelles des catholiques romains se concilient avec l’accomplissement de ce devoir envers l’humanité !