ce régime est traditionnel, l’armée a un caractère essentiellement départemental et provincial : les officiers constituent dans leurs localités des hiérarchies influentes ; ils jouissent généralement de la considération attachée à la possession d’un domaine rural et à une renommée héréditaire : toujours prêts à verser leur sang pour la défense du sol, ils trouvent, comme les soldats, leurs plus grandes satisfactions dans la paix.
Malheureusement les grandes nations européennes n’organisent plus seulement leurs armées pour défendre leur territoire contre l’invasion de leurs voisins. Les notions fondamentales de la justice sont ouvertement violées, dans les rapports mutuels des États, sans que l’opinion s’indigne. Les principes éternels sont remplacés dans les cœurs par des règles vagues qui varient selon les passions du moment. Aux quatre commandements qui interdisent l’homicide, le faux témoignage, la convoitise et le vol du bien d’autrui, on substitue de prétendus aphorismes tirés, pour chaque circonstance, de la géographie, de l’ethnographie, de la philologie[1], ou de toute autre connaissance étrangère
- ↑ C’est ainsi qu’on a créé de nos jours
l’armée est essentiellement locale et provinciale. Chaque province a son armée complète, qui comprend l’armée permanente et sa réserve, c’est-à-dire les deux bans de la landwehr et la landsturm.