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rité ; et ils ont obtenu ce succès en s’aidant de deux régimes différents. Sous le premier régime, l’État continue à placer une religion officielle au premier rang de ses institutions. Sous le second, il ne se rattache légalement à aucun culte officiel ; mais les gouvernants et les Autorités sociales (§ 5) se concertent pour donner le bon exemple et respecter les coutumes qui conservent aux localités les bienfaits de leur culte (§ 8). Les quatre États de l’Amérique du Nord (§ 70, n. 6), récemment confédérés sous la suzeraineté de l’Angleterre, offrent maintenant à l’Europe, pour la religion comme pour le gouvernement, d’excellents modèles à imiter. Sans recourir au principe des religions d’État, ils réussissent de plus en plus, grâce à l’énergie des initiatives individuelles et des associations libres, à fortifier les croyances et à grouper par circonscriptions distinctes les fidèles de chaque communion. Dans le haut Canada, les épiscopaux anglicans de race anglo-saxonne ont spontanément renoncé aux priviléges traditionnels que leur attribuait l’organisation religieuse de la métropole, importée dans le pays par droit de conquête (1763). Néanmoins leur culte prospère plus que jamais ; et leurs ministres restent dotés, par les souscriptions des fidèles, comme ils l’étaient précédemment, par l’impôt prélevé à titre de