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propres : au premier rang de ceux-ci on doit citer la culture des forêts et l’aménagement des eaux pluviales dans les hautes montagnes qui ne peuvent se rattacher utilement à la propriété individuelle[1]. Sous un tel régime le budget de la province est peu compliqué. L’État pourvoit à la subvention du gouverneur, à la dotation des juges des cours suprêmes et aux dépenses du corps d’armée. Le département et les villes subviennent par leurs taxes à toutes leurs dépenses propres. Les universités et les autres corporations disposent du revenu de leurs biens et de certaines redevances payées par le public. La province, à l’exemple de l’État, repousse absolument l’usage des fonds communs dont la distribution est une source malsaine d’influence : elle pourvoit, à l’aide d’une faible taxe, à ses dépenses propres, quand elle n’y peut suffire avec le revenu des forêts ou des eaux.

L’État n’a pas, comme l’atelier de famille, la paroisse, le département rural, la commune urbaine et la province, une étendue fixée par la nature des choses. Les grands États comprennent plusieurs provinces[2], parfois même la

  1. La Réforme sociale, t. II, p. 95.
  2. Le Royaume-Uni, 3 provinces ; la Prusse avant 1866, 8 ; l’Autriche, 18 ; l’Espagne, 13. La France ancienne, à l’époque de la Révolution, comprenait 32 provinces.