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de grands avantages dans l’ordre politique et moral : à nos époques d’antagonisme social, de révolutions subites et d’annexions forcées, les populations sont fort heureuses d’être placées sous la garde de leurs enfants.

Les Universités complètent les écoles primaires et secondaires par le haut enseignement des lettres et des sciences. Elles sont, à plusieurs égards, le couronnement nécessaire des institutions locales : elles aident les familles à développer, sans déplacements onéreux et sous une surveillance immédiate, certaines aptitudes éminentes des jeunes gens (§ 23) ; elles étendent ainsi leur influence sur toute la région où elles sont établies, et elles élèvent en quelque sorte le niveau intellectuel de chaque foyer. Elles conservent à cette région son individualité légitime en s’y adonnant spécialement à l’observation directe de la nature et à l’histoire de la race[1], et par là elles fournissent à la science générale ses plus précieux matériaux. L’union intime des Universités et de la province résulte donc de la nature même des choses : elle s’est spontanément fondée chez tous les peuples, dès que ceux-ci ont pu s’adonner à la culture des sciences et des lettres. Elle a

  1. Ce sont les Universités qui ont jusqu’ici rassemblé les principaux éléments des musées historiques dont le plan est indiqué (§10, n. 7 à 9).