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Toutefois cette association ne saurait embrasser tous les territoires d’un grand État : elle ne doit point placer les gouvernants de la province trop loin des localités ; elle ne réunit d’ailleurs utilement que les populations entre lesquelles la contiguïté, les productions naturelles, les travaux usuels, la race, le langage et l’histoire établissent, en dehors des institutions proprement dites, certains motifs de rapprochement. En donnant satisfaction à ces intérêts, la province se présente comme le couronnement du gouvernement local. D’un autre côté, la province est, sous deux rapports principaux, l’auxiliaire du gouvernement central. Elle exerce les contrôles qui, sans empiéter sur les droits des corporations privées et sur les libertés du gouvernement local, en conjurent les abus. Elle intervient dans les actes commandés par les intérêts généraux de l’État. En résumé, la province, étudiée auprès des meilleurs modèles de notre temps, est le siège nécessaire de trois groupes d’institutions qui ne sauraient être organisées dans des circonscriptions moins étendues, savoir : les cours suprêmes, le corps d’armée et les universités. Elle réclame d’ailleurs naturellement une quatrième institution, le gouvernement provincial proprement dit.

Les cours suprêmes sont l’institution la plus