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rend la justice, où se conservent les archives départementales et le matériel de la milice. Ils évitent, au contraire, d’intervenir dans les services qui peuvent être, à la rigueur, accomplis par les familles, par les associations formées dans un but d’utilité publique[1], par les paroisses et les unions de paroisses : c’est ainsi, par exemple, que, dans la majeure partie de l’Angleterre, les magistrats ne donnent qu’un concours indirect à la construction et à l’entretien des routes[2]. Cependant, par la force même des choses, les départements sont tenus de remédier à certains maux qui se développent par l’agglomération et la corruption des peuples sédentaires : c’est ainsi qu’ils pourvoient de plus en plus aux soins qu’exigent les aliénés. Ceux-ci, en effet, sont au sein des familles une source d’embarras ou d’abus ; et ils réclament, de la part des pouvoirs publics, une surveillance qui ne peut être exercée que dans des établissements spéciaux, sous la surveillance et le contrôle des magistrats.

L’existence du département, comme celle de

  1. La Réforme sociale, t. II, p. 263 à 370.
  2. Les routes d’intérêt local sont construites et entretenues par les paroisses ; les ponts seuls sont à la charge du département. Les routes d’intérêt général sont adjugées, avec un droit de péage, à des entrepreneurs. Certains départements se concertent aujourd’hui avec les unions de paroisses pour multiplier les routes à parcours gratuit. (La Réforme sociale, t. III, p. 68 et 113.)