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Cette action bienfaisante de la souveraineté unie à la religion a été le point de départ de beaucoup de peuples qui occupent une grande place dans l’histoire ; mais, en général, elle n’a pas eu une longue durée. Les gouvernants ont été bientôt envahis par la corruption qui émane, avec une force presque irrésistible, de l’exercice du pouvoir. Souvent ils ont perdu, pendant une suite de générations, le sentiment des devoirs que pratiquaient leurs ancêtres : ils ont eux-mêmes propagé le mal qu’ils auraient dû réprimer, et ils ont fait naître la décadence. Cependant une certaine prospérité a pu se maintenir avec les bonnes mœurs, malgré la corruption des gouvernants, lorsque ceux-ci ont évité le scandale et laissé le gouvernement des localités (§ 68) aux Autorités sociales. Celles-ci se sont utilement interposées entre les populations et les fonctionnaires : dès lors le mal, cantonné, pour ainsi dire, dans les régions supérieures de la société, n’a point pénétré au sein des ateliers. La Turquie offre l’exemple d’un tel régime de contrainte, désorganisé en partie par la corruption qui a longtemps régné près des sultans. Mais elle possède encore beaucoup d’éléments

    en arrière, et l’on eût dit qu’il murmurait une prière. » (Rapport au Conseil de santé des armées sur les résultats du service médico-chirurgical aux ambulances de Crimée, pendant la campagne d’Orient, en 1854-1855-1856, par J.-C. Chenu, docteur en médecine, médecin principal. Paris, 1865 ; 1 vol. in-4o, p. 632.)