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soutenir à l’aide des redevances de la clientèle sont créés par des entrepreneurs particuliers ou par les intéressés eux-mêmes réunis en associations libres ; les autres sont confiés à des corporations autorisées par le souverain à posséder des biens à perpétuité, dans un but indiqué par la charte d’institution. Ces corporations doivent leur origine aux dons et legs des individus et des familles ; elles sont dirigées à titre gratuit, selon la volonté des fondateurs, par des patrons ou des fidéi-commissaires appartenant à la localité. Ces derniers ne réclament jamais aucun secours du trésor public ; et, en fait, ils jouissent d’une indépendance complète tant qu’ils restent fidèles à leur charte, légalement amendée selon le besoin des temps.

Les peuples modèles interdisent aux gouvernants la direction de ces établissements, aussi bien que l’immixtion dans les intérêts de la paroisse, de l’atelier et de la famille. Ils tiennent en méfiance les écoles professionnelles[1] qui délivrent des diplômes d’aptitude sous la direction d’officiers publics, et qui acheminent directement vers les fonctions publiques une jeunesse inexpérimentée. En revanche, ces mêmes peuples condamnent sévèrement toute intervention des corporations perpétuelles dans

  1. La Réforme sociale, t. II, p. 351 à 360.