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par un conseil de pères de famille[1], comprenant des dignitaires élus ou désignés par la Coutume. Ce dernier cas est fréquent sous les régimes de liberté religieuse, où chaque paroisse doit subvenir directement aux frais de son culte. Les populations, désirant s’épargner la fatigue et la perte de temps imposées aux familles dans les trop grandes paroisses, encouragent par des dignités paroissiales la fondation de nouveaux temples : souvent même elles se concertent avec l’autorité ecclésiastique pour accorder au fondateur et à ses descendants le titre de patron, avec le droit de présenter les nouveaux ministres. Au milieu des formes propres aux divers cultes, on reconnaît la meilleure organisation paroissiale aux caractères suivants. Le ministre, jouissant d’une grande indépendance, respecte la dignité des pères de famille et les associe, autant que possible, à sa fonction. L’association du ministre et des laïques est indispensable pour inculquer, dès le premier âge, à l’enfant les croyances en même temps que

  1. Chez les protestants presbytériens, ce conseil intervient dans la direction du spirituel ; chez les catholiques romains, il est surtout chargé de l’administration du temporel. En Angleterre, où la paroisse appartient au gouvernement local, le conseil paroissial est chargé en outre, par la Coutume, de certains services civils (la Réforme sociale, t. III, p. 64) : il se nomme Vestry (la sacristie), mot qui rappelle sa principale fonction.