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non dans des innovations dangereuses, mais dans le retour à la tradition et dans l’imitation des bons modèles (§§ 62 et 63).

La paroisse, considérée dans son organisation civile, participe à la fois de la vie privée et de la vie publique. Selon que l’État s’identifie à la religion ou s’en distingue, la paroisse occupe le premier échelon du gouvernement local ou le sommet de la vie privée. Partout d’ailleurs elle est un trait d’union entre les particuliers et les gouvernants. En Europe, comme dans une grande partie de l’Amérique du Nord, la paroisse s’est constituée sous l’ancien régime social (§ 8) ; et, alors même qu’elle n’est plus au point de vue légal qu’une institution privée, elle reste dans la pratique éminemment propre à remplir un service public. Ainsi les collecteurs privés qui, dans les pays libres, lèvent sur les immeubles des paroissiens la taxe d’église, sont partout en mesure de lever, sans supplément de frais, les taxes dues au département rural, à la cité, ou à la province (§ 68).

Sous tous les régimes, la paroisse a une destination principale : elle fournit à plusieurs familles d’une même localité le moyen de pratiquer le culte en commun. L’autorité préposée à cette première circonscription est le ministre, secondé parfois par un vicaire, toujours assisté