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les peuples prospères fondent toujours en dehors de leurs métropoles. Ces caractères se sont de plus en plus accusés, en France, dans les générations successives de l’époque actuelle (§ 17), aussi bien sous l’ancien régime en décadence que dans l’ère actuelle de révolution. Ils ne sont plus guère masqués que pour les écrivains qui, s’inquiétant peu de l’ordre moral, prennent exclusivement la richesse et les satisfactions sensuelles pour mesure de la prospérité (§ 29). Quant à ces satisfactions elles-mêmes, l’histoire enseigne qu’elles prendraient bientôt fin, si l’on ne parvenait pas à donner un autre cours au mouvement qui nous entraîne.

§ 8

LE BIEN ET LE MAL SOUS LES DEUX RÉGIMES DE CONTRAINTE
ET DE LIBERTÉ

Le règne du bien dans la famille, l’atelier et l’État, ou, en d’autres termes, la prospérité d’une nation, se résume donc dans un certain accord des institutions et des mœurs. Les lois religieuses et civiles tendent également à soumettre les familles aux principes du Décalogue et les ateliers aux pratiques de la Coutume (§ 19). Les Autorités sociales (§ 5) et les gouvernants se concertent pour conjurer la corruption qui émane, soit de l’instinct du mal que ramènent