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les institutions et les mœurs des peuples étrangers ; et cependant ils se plaisent souvent à les louer sans mesure ou à les dénigrer. Croyant faire acte de patriotisme, ils revendiquent la supériorité que l’Europe acclama autrefois en notre pays (§ 16), mais qu’elle lui refuse maintenant. Ces prétendus patriotes se croient en droit de blâmer les partisans de la méthode d’imitation. Mais en prenant cette attitude ils imitent eux-mêmes les Chinois, qui, cédant à l’orgueil et à l’ignorance, se persuadent que le reste du monde est plongé dans la barbarie.

Le second moyen de résoudre les difficultés de notre temps est également indiqué par l’expérience et la raison, après une révolution qui a détruit par la violence des abus scandaleux, en même temps que des traditions bienfaisantes. Il est évidemment nécessaire de reprendre celles de ces traditions qui s’accordent à la fois avec les éternels principes de l’ordre social, et avec l’ensemble des pratiques consacrées par les bonnes coutumes du temps actuel. Mais ce second moyen de salut a été successivement discrédité chez nous par les historiens et les légistes de la monarchie absolue, par les écrivains du XVIIIe siècle[1], puis par les déclamations révolutionnaires[2] que reproduisent les

  1. La Réforme sociale, t. Ier, p. 38 et note.
  2. Ibidem, t. Ier, p. 34 et note ; t. Ier, p. 53 et note.