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n’étant pas contiguës à la cité, restaient en grande partie à l’état de friches ou de forêts ; enfin la culture des sciences, des lettres et des arts. La classe moyenne, réunie comme la précédente à la ville, s’adonnait aux entreprises maritimes[1], aux commerces locaux, à l’industrie manufacturière, à la direction des domaines ruraux de la classe dirigeante[2] ou des métiers nécessaires à la vie urbaine. En général, les personnes de cette classe étaient peu estimées. À Sparte, la loi leur refusait la qualité de citoyen. À Athènes, il en était autrement : le commerce y était un moyen usuel d’arriver à la richesse ; celle-ci, d’après les lois de Solon, était la base du classement social. Toutefois, dans la pratique, les mœurs réagissaient contre la loi : l’estime due, en principe, aux arts usuels n’était guère accordée, en fait, aux hommes peu scrupuleux qui les exerçaient[3]. Le contraste qui existait, sous ce rapport, entre l’opinion publique et la

    positives.» (Xénophon, de la Chasse, chap. xiii, conclusion.) Voir également, en ce qui touche le rôle de la chasse en Eubée, le discours de Dion Chrysostome sur la vie champêtre.

  1. Les Grecs de l’antiquité exploitaient, par exemple, le commerce du blé, comme leurs descendants le font encore aujourd’hui. « Ces marchands-là aiment singulièrement le blé : dès qu’ils entendent parler d’un pays où il abonde, ils y naviguent, traversant la mer Égée, le Pont-Euxin, la mer de Sicile. » (Xénophon, de l’Économie, chap. xx.)
  2. Xénophon, Mémoires sur Socrate, liv. II, chap. viii.
  3. Montesquieu, de l’Esprit des loix, liv. IV, chap. viii.