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adonnés à la culture des arts libéraux, et l’estime excessive accordée aux académies fermées[1] ; la disposition invétérée à instituer des catégories de places, pour les diverses classes de la société, dans les réunions publiques et jusque dans le temple du Seigneur[2] ; la variété infinie des formules de civilité dans le nouveau style épistolaire ; la prépondérance abusive et les priviléges attribués aux fonctionnaires publics[3] ; enfin cet insatiable besoin de privilége qui ramène incessamment, malgré les déclarations pompeuses de nos législateurs, les charges vénales d’officiers ministériels, et les innombrables, variétés de monopoles commerciaux ou professionnels[4].

Ces institutions et ces mœurs ne sont pas les derniers vestiges d’un ancien ordre de choses qui tendrait à s’éteindre dans notre prétendu régime d’égalité. Elles sont, au contraire, le résultat d’une impulsion, relativement nouvelle, imprimée à notre race, d’abord par l’ancien régime en décadence, puis par les révolutions de l’ère actuelle. Cet état de choses est, à beaucoup d’égards, le contre-pied de nos vieilles traditions nationales : il est notoire, par exemple, qu’on voit disparaître chaque jour les admirables

  1. La Réforme sociale, t. II, p. 384.
  2. Ibidem, t. II, p. 385.
  3. Ibidem, t. II, p. 387.
  4. Ibidem, t. II, p. 388.