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La meilleure constitution sociale a toujours été celle où le foyer, étant le plus libre, résiste efficacement à la corruption du dehors ; où le père, maître de ses actions, mais soumis à Dieu, a le pouvoir de dresser ses enfants à la pratique de la vertu.

Le fondateur du consulat et du premier empire, pénétré de ces principes par les impressions de son enfance (K, 1), avait d’abord tenté de les faire prévaloir en réagissant contre le régime créé par la Terreur (E). Il opina d’abord dans le même sens que Portalis (L, 6) et les autres légistes sortis de nos régions rurales à familles-souches (§ 46). Malheureusement il céda aux fausses impressions qui lui furent données par les légistes élevés dans les villes ou les campagnes à familles instables (§ 46). Il s’arrêta au système qui se résumait dans un double régime de contrainte (K, 2), savoir : le droit d’aînesse, qui annule l’ascendant du père sur l’héritier ; le partage forcé, qui étend l’esprit de rébellion à tous les enfants, et qui soumet la transmission du foyer et de l’atelier à la lourde domination des officiers publics. Telle fut l’origine d’une foule de maux de notre temps. C’est depuis lors que s’éteignent rapidement dans notre race les sentiments qui créent la prospérité des peuples, parce qu’ils fécondent à la fois, dans les cœurs, l’autorité et la liberté !