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perfectionnement rapide des méthodes et même avec la prospérité commerciale des ateliers. Mais, comme je le montrerai dans la suite de cet ouvrage, il n’est compatible ni avec la paix sociale et l’expansion de la race, ni avec le respect de la Coutume et du Décalogue.

La famille-souche offre, entre les deux types extrêmes de la famille, une admirable organisation, qui conjure à la fois les inconvénients de la routine et de l’instabilité. Elle est représentée par des types excellents dans toutes les localités prospères de la région centrale et de l’Occident (§ 9). Sous ce régime, le père transmet le foyer et l’atelier des ancêtres à celui de ses enfants qu’il juge le plus capable de remplir envers la famille, les ouvriers, la localité et l’État, les devoirs tracés par la Coutume. De concert avec cet héritier, qu’il s’associe aussitôt que possible, il dote ses autres enfants avec l’épargne réalisée pendant le cours d’une génération. Il laisse d’ailleurs à ces derniers toute liberté de s’établir dans les carrières qui répondent le mieux à leurs goûts. Ceux qui fondent, dans la métropole ou aux colonies, de nouveaux ateliers pour l’exploitation des arts usuels ne sont nullement tenus de se conformer à une tradition. Ils abordent sans aucune entrave toutes les entreprises que peut suggérer l’esprit d’innovation. Rien ne les