Page:Le Play, L’Organisation Du Travail, 1893.djvu/343

Cette page a été validée par deux contributeurs.

le caractère bureaucratique qui les abaisse[1] ; elle leur rendrait la haute situation que le principe de la responsabilité leur conserve, en Angleterre, à tous les degrés de la hiérarchie administrative. La réforme, en augmentant l’importance et le salaire des nouvelles fonctions, diminuerait beaucoup le nombre des magistrats et des fonctionnaires ; mais elle respecterait tous les droits acquis. Les peuples qui combattent sans cesse la corruption par la réforme attribuent des compensations et conservent tout au moins l’intégrité du salaire à ceux qui ne trouvent pas immédiatement, dans la nouvelle organisation, des avantages égaux à ceux dont ils jouissaient. J’ai insisté ailleurs[2] sur ce principe fondamental ; et je me suis souvent assuré qu’il n’est pas moins conforme à la raison et à l’expérience qu’à l’intérêt public et à l’équité. Les réformes vraiment fécondes ne sont jamais dirigées contre une classe de personnes : elles donnent satisfaction à tous les intérêts ; elles élèvent à la fois la condition des citoyens dans la vie privée, et celle des fonctionnaires dans la vie publique.

    suivis pour des faits relatifs à leurs fonctions qu’en vertu d’une décision du conseil d’État. »

  1. Cette remarque s’applique, par exemple, à d’habiles fonctionnaires chargés de rédiger des documents utiles au public. Ces travaux sont publiés : en Angleterre, sous le nom de leur auteur ; en France, sous le nom d’un ministre qui ne les a pas lus.
  2. La Réforme sociale, t. III, p. 502 (note).