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un bon régime financier, eut vraiment la gloire de supprimer définitivement cette sorte d’abus. Malheureusement, il crut devoir rétablir à titre gratuit des officiers publics chargés en partie de coopérer, moyennant un tarif officiel, au partage forcé et à la destruction des familles-souches. Dans le système impérial (K), ces familles devaient être remplacées par de nouvelles familles stables, fondées sur les majorats ; et la fonction des officiers ministériels ne devait avoir qu’une importance momentanée. Ce projet d’organisation sociale ne s’est point réalisé. Les majorats ont été abolis par les vicissitudes de nos révolutions ; le partage forcé a été imposé à toutes les familles ; et, en conséquence, les profits des charges privilégiées n’ont pas cessé de croître. Ces profits acquièrent chaque année des proportions considérables, grâce à la liquidation de cent mille héritages et à la conduite de vingt mille procès (D). Là se trouve la principale difficulté de l’une des trois réformes essentielles (§§ 35 et 46). Les gouvernants ont, en équité, sinon en droit strict, la tutelle du commerce des charges fondées sur le régime de contrainte qu’ils ont institué. Ils ne peuvent dégrever les citoyens par la liberté testamentaire, sans réduire beaucoup le produit des charges ministérielles : ils se heurtent donc aux mêmes obstacles qu’ont eu à vaincre, sous l’ancien ré-