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grands développements dans la vie privée. Il n’a pas désorganisé seulement, comme je l’ai expliqué (Ch. III), la plupart des ateliers de travail. Stimulé et soutenu par deux institutions de la Terreur (E et F), il sape sans relâche dans leurs fondements la religion, la propriété et la famille. Le droit des enfants à l’héritage détruit, comme chez les peuples sauvages, les égards dus aux vieux parents (A) ; et, en suscitant d’innombrables procès entre les cohéritiers, il rompt dans toutes les classes les liens de parenté (D).

La révolution, en détruisant l’esprit d’obéissance à la Coutume, a porté une atteinte funeste à la constitution du pays. Les citoyens ont un grand intérêt à instituer eux-mêmes, par la pratique de chaque jour, en ce qui touche la propriété, la famille et le gouvernement local, les règles qui conviennent le mieux à leur race, à leur temps, à leur région. Ils sont d’ailleurs fort enclins à respecter des institutions qui se modifient insensiblement, selon les besoins de chaque époque, et qui, dans leur ensemble, résument la sagesse des temps passés[1]. Par ces

  1. « Il y a beaucoup à gagner, en fait de mœurs, à garder les coutumes anciennes. Comme les peuples corrompus font rarement de grandes choses, qu’ils n’ont guère établi de sociétés, fondé de villes, donné de lois, et qu’au contraire ceux qui avaient des mœurs simples et austères ont fait la plu-