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À la vérité, l’invention d’une multitude d’outils ingénieux[1], l’emploi de la houille et des machines à vapeur[2], enfin l’importance croissante du haut commerce international[3] attribuent généralement aux grands ateliers les surcroîts énormes de production que le commerce réclame de notre temps. Mais les petits ateliers ont pris également une certaine part à l’extension du travail[4]. En France, des modèles excellents de ces petits ateliers ont résisté aux influences corruptrices exercées successivement par l’ancien régime en décadence et par la révolution (§ 17). Chez nous comme en Allemagne, ils se maintiennent dans certains districts ruraux éloignés des villes et des grandes voies commerciales[5]. Les Autorités sociales qui dirigent ces petits ateliers offrent d’admirables types[6] qu’on chercherait en vain parmi nos agglomérations manufactu-

  1. La Réforme sociale, t. Ier, p. 7.
  2. Ibidem, t. II, p. 125 et 397.
  3. Ibidem, t. II, p. 139.
  4. Ainsi, par exemple, au milieu des immenses développements pris, à Paris, par l’industrie manufacturière ou commerciale, les petits ateliers domestiques restent beaucoup plus nombreux que les grands ateliers. En 1860, sur 101,170 ateliers constatés par l’enquête de la chambre de commerce, il existait 62,199 ateliers où le chef travaillait seul ou avec l’aide d’un ouvrier 31,480 ateliers où travaillaient de 2 à 10 ouvriers ; et 7,492 ateliers seulement où travaillaient plus de 10 ouvriers.
  5. Voir, par exemple, la description de deux excellents modèles : le paysan du Lavedan (les Ouvriers des deux Mondes, t. Ier, p. 107) ; le paysan du Lunebourg-Hanovrien (Bulletin de la Société d’économie sociale, t. II, p. 518).
  6. La Réforme sociale, t. II, p. 44 à 50.