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qui touche le régime du travail que ces innovations ont été funestes. En excitant la femme à devenir la rivale de l’homme et à lui disputer le salaire, on a détruit la plus essentielle des six pratiques (§ 25), au grand détriment des populations. Les femmes ont été soumises à de vraies tortures physiques et morales[1] ; les enfants ont été abandonnés ; et les hommes, après le travail journalier, n’ont trouvé ni repos ni bien-être dans un foyer froid et désert.

Chez les peuples prospères et libres, il y a entre les deux sexes un judicieux partage des attributions qui s’exercent au dehors et au dedans du foyer. En principe, l’homme commande partout : en fait, la femme, par sa grâce incomparable, domine dans tous les intérêts sociaux où ses goûts et son dévouement la portent à intervenir. Mais, comme le constate la Bible, cette grâce et cette autorité appartiennent seulement à la femme pudique[2] : la constitution qui garantit à l’homme son autorité doit donc imposer en même temps le respect de la femme ; et c’est en cela que l’inégalité des sexes s’accorde avec la justice. La suprématie accordée à l’homme dans l’ordre civil a pour compensa-

  1. Voir en particulier les ouvrages suivants : — Villermé, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers ; Paris, 2 vol. in-8o, 1840. — J. Simon, l’Ouvrière ; Paris, 1 vol. in-8o, 1861.
  2. L’Ecclésiastique, XXVI, 19, verset déjà cité (§ 19).