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elle le ferait passer dans les mœurs, si elle étendait ce droit jusqu’à la jouissance de la propriété pendant la vie du père.

En ce qui concerne les captations faites au nom de la religion, les peuples libres et prospères se placent à un point de vue différent de celui qui règne généralement en France. Leur opinion est de tous points conforme à celle que nos nobles, nos bourgeois et nos paysans conservèrent jusqu’au XVIIe siècle. Selon cette opinion, un père a rempli son devoir envers ses enfants, lorsqu’il les a « endoctrinés et nourris honnestement » (L) ; lorsqu’il s’est formé un digne successeur pour le foyer et l’atelier des ancêtres ; enfin lorsqu’il a dressé tous ses enfants à gagner le pain quotidien par le travail. Les familles les plus considérées sont celles qui, après avoir ainsi pourvu, pour chaque génération, au bonheur privé de leurs membres, consacrent leur superflu à des œuvres de bien public. Parmi ces œuvres se placent au premier rang les institutions relatives au culte ; puis viennent celles qui se rattachent à l’enseignement de l’enfance et de la jeunesse, à la culture des arts libéraux, au perfectionnement

    déplorer dans le désordre actuel de l’Occident, ce n’est pas que 54 personnes soient disposées à proclamer une telle aberration, c’est qu’elles puissent la déduire, avec une certaine logique, d’un principe de notre loi civile.