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montraient dévouées au nouveau gouvernement. Ces œuvres simultanées de démolition et de reconstruction, par voix de contrainte, firent prévaloir dans le régime nouveau deux funestes tendances de l’ancien régime en décadence, L’esprit d’intolérance et l’omnipotence de l’État. Elles se trouvent peintes, dans leur pratique, par la législation de cette époque. Napoléon ier en a lui-même résumé la théorie avec une énergie singulière (K).

Selon des déclarations réitérées, le second empire a pour mission de continuer l’œuvre de liberté entrevue, sinon accomplie, par les hommes illustres de 1789. Il ne saurait donc se proposer de recourir à la contrainte pour désorganiser la vie privée ou pour la reconstituer sur un plan nouveau. En obéissant sur ce point à l’impulsion donnée, depuis 1789, par les légistes, en conservant comme ses prédécesseurs le partage forcé sans le correctif des majorats, le gouvernement actuel ne s’inspire évidemment ni des principes de 1789, ni de la pratique du premier empire. Il continue simplement l’œuvre révolutionnaire de la Terreur, adoucie par le palliatif du Consulat[1].

  1. Voir, à l’appui des diverses indications historiques qui viennent d’être données, un précis sur l’histoire de nos régimes de succession. (Réforme sociale, 3e édition, t. Ier, § 23, p. 305.) Ce précis est tellement sommaire, que je n’ai trouvé aucun moyen de l’abréger.