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dissentiments qui règnent dans le christianisme : ils demandent en conséquence que l’on insiste le moins possible sur la proclamation des dogmes qui ont successivement complété le symbole des apôtres. Convaincus enfin que les catholiques peuvent, mieux que les autres citoyens, remédier au désordre social qui se produit avec des caractères spéciaux en chaque localité, ils réclament à cet effet le rétablissement des synodes nationaux ou provinciaux, et, en général, des habitudes du gouvernement local de l’Église.

Les catholiques français justifient parfois, par leurs tendances vers l’absolutisme, les reproches des Allemands ; mais, placés en présence de majorités indifférentes ou hostiles, ils laissent habituellement aux clercs le soin de veiller aux intérêts généraux de l’Église ; et, même dans les circonstances les plus graves, ils ne songent guère à soumettre à leur évêque leurs besoins et leurs vœux. Les habitudes d’indifférence ont passé de la vie civile dans la vie religieuse, et l’on ne voit guère de milieu entre l’obéissance passive et la révolte. Je vois peu de laïques français[1] qui aient conservé devant l’au-

  1. À la tête de ces catholiques brillent les hommes qui président à la rédaction de la Revue ayant pour titre le Correspondant. C’est ce groupe d’hommes éminents qui exprime habituellement le vœu que le gouvernement de l’Église n’augmente