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à la gloire de l’Église ; mais en même temps ils croient devoir être écoutés de ceux qui la gouvernent. Confiants dans la puissance qui revient au catholicisme, chaque fois que les fidèles remontent à la hauteur du principe, ils dédaignent virilement tout appel à l’intervention du pouvoir séculier[1]. Ils redoutent les pratiques d’absolutisme et de bureaucratie que certains catholiques voudraient transporter, sans respect pour de vénérables coutumes, des gouvernements civils en décadence dans le gouvernement de l’Église. Tout en condamnant avec indignation les attentats commis récemment contre l’autorité temporelle du pape, ils craignent la réaction, qui exagérerait au delà des limites fixées par la tradition la centralisation exercée au saint-siége. Comprenant que l’union des chrétiens est nécessaire pour introduire la connaissance de Dieu chez les païens et défendre l’Europe contre l’invasion du scepticisme (§ 39), ils désirent qu’on n’augmente pas, sans une nécessité absolue, les

  1. « Il nous semble d’un intérêt urgent pour la liberté et l’indépendance de l’Église… que l’Église renonce complétement au désir de rétablir les formes théocratiques du moyen âge. C’est là, en effet, ce qui contribue le plus aujourd’hui à aliéner les esprits à l’Église. On craint que ces temps ne reviennent, où le pouvoir séculier intervenait par des moyens de contrainte matérielle en faveur du dogme. » (Adresse des catholiques de Coblentz à l’évêque de Trèves, traduction insérée au Journal des Débats du 2 juillet 1869.)