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Enfin, de nos jours, où le scepticisme (§ 39) est devenu, plus que l’islamisme et l’hérésie, l’ennemi de la religion, où l’esprit de révolution (§ 52) renverse les pouvoirs constitués et sape les principes essentiels à toute société prospère, l’alliance de l’Église et de l’État prend de plus en plus des caractères compromettants pour les clergés. Les croyances religieuses ne se conservent guère, en effet, que sous l’influence des clercs dégagés de toute connexion intime avec les gouvernants. Cette vérité est surtout visible dans les localités où les catholiques se retrouvent dans les conditions d’indépendance qui firent la force de la primitive Église.

Ainsi, par exemple, les catholiques allemands, ceux surtout qui sont en présence de majorités protestantes, repoussent hautement, en ce qui les concerne, les opinions et les actes qui sembleraient justifier l’objection.

Réagissant contre l’indifférence religieuse, l’un des fléaux de notre temps, les catholiques allemands s’intéressent vivement aux succès et

    (§ 17), le clergé, qui s’était précédemment élevé à une si grande hauteur, au temps de François de Sales, de Vincent de Paul et d’Olier. L’alliance de l’État n’a guère été moins funeste aux hiérarchies protestantes qui se sont constituées en diverses contrées. Ainsi, la richesse et la tiédeur du clergé anglican expliquent la part considérable que les dissidents anglais prirent à la réforme morale de leur pays, depuis l’époque de Charles ier jusqu’à celle de Georges iii (§ 30).